Zoom sur le grand cormoran…
Il a les yeux bleu-vert, le menton et les joues blancs, un repli cutané jaune à la base de son long bec crochu. En février, une partie de sa tête et sa nuque se pare de blanc ainsi qu’une zone de sa cuisse, telle une mariée. Pour le reste son plumage semble noir, mais avec le soleil de magnifiques reflets verts métalliques apparaissent à ceux qui prennent le temps de l’observer .Qu’il est beau ce Grand Cormoran, avec ses 90 cm de long et 1,5 m d’envergure ! Grand pêcheur, adapté à son milieu aquatique, équipé de pattes palmées, d’un œil à vision aérienne et sous-marine, d’un hameçon (bec) crochu, ce remarquable plongeur est efficace.Il se nourrit principalement de poissons, de 150g à 500gr par jour selon les besoins du moment.
En Indre et Loire, l’analyse de 34 estomacs de Grands Cormorans abattus, a démontré qu’un individu ingérait en moyenne 200gr par jour, 96% des proies étaient des cyprinidés (Brème, Ablettes, Gardons), 69% des proies étaient inférieures à 7 cm. C’est vrai que dans les médias, on préfère montrer des pêches de poissons nobles, ce qui arrive mais n’est pas la majorité des cas ! Des observations récentes montrent qu’ils prélèvent aussi de nombreux poissons chats, utile la bête !En Brenne, une étude a établi qu’il mangeait en moyenne 297 gr de poissons par jour. Les étangs sont pour lui de véritables mangeoires. D’autant plus pratique que bien souvent les poissons ne disposent pas de cache, dans ces étangs bien propres. Seuls certains étangs disposent encore de roselières, nénuphars et souches de bois morts très utiles pour le poisson. Des solutions de protection moins naturelles existent comme des filets, filins et même des chiens. Ce qui demande un investissement supplémentaire pour les piscicultures, difficile pour un secteur malheureusement en crise.
En octobre-novembre, ces migrateurs arrivent des pays d’Europe du Nord pour passer l’automne et une partie de l’hiver chez nous. La grande majorité repartira dès février pour accomplir l’acte de survie de l’espèce. Le soir, ils se rassemblent sur des grands arbres, dortoirs pour l’occasion ; « manquerait plus qu’ils pêchent de nuit ! » Non, ils dorment ! C’est le moment de les compter !En France, sur les côtes bretonnes et normandes (enfin de manière très localisée !), ils sont 3430 couples reproducteurs aujourd’hui. Bel espoir, quand on sait que l’espèce a failli disparaître dans les années soixante. En hiver, ils seraient 83 000 selon la police. Soit un cormoran pour 19 étangs en France.
Mais ça sert à quoi un cormoran ?
Dans la nature, il régule les espèces les plus nombreuses et les invasives, il participe à l’équilibre des chaînes alimentaires en tant que prédateur, lui-même parfois prédaté ! Il améliore la qualité des poissons en prélevant de préférence les plus faibles et les plus nombreux. Pour l’homme, il agace certains pécheurs, car il ne paye pas sa carte et mange le poisson d’alevinage déversé en masse dans des rivières et des étangs qui biologiquement ne peuvent de toute façon pas les accueillir. Mais ils sont tellement faciles à pécher, dur de résister à la tentation ! Enfin, ne mettons pas tous les pécheurs français dans le même filet ! D’autres hommes les observent et s’émerveillent. La majorité ne les remarque même pas ! Attention, les dortoirs sont seulement occupés de novembre à février-mars. Vous voulez le découvrir et l’observer alors rendez-vous :Samedi 28 janvier 2023 de 14h30 à 16h30.
Rdv au fil d’Ariane , côté quartier des deux Lions à Tours.